Des sources locales ont indiqué que trois kamikazes se sont fait exploser mercredi dans la ville de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Bilan provisoire : au moins 13 personnes tuées et une trentaine d’autres blessées.
Que sait-on de ces attentats ?
Les explosions, qui se sont produites vers midi (11H00 GMT), visaient le marché qui se tenait ce jour-là dans la localité de l’Etat de Borno, a déclaré un responsable nigérian, Ayuba Chibok. Selon des témoins sur place, il s’agit de trois attentats-suicides : le premier kamikaze s’est fait exploser devant un barrage à l’entrée de la ville alors que des gens étaient en train d’être fouillés. Un deuxième a réussi à entrer dans le marché avant d’actionner sa charge explosive. Et le dernier a fait détonner ses explosifs lorsqu’il a été démasqué et poursuivi par des habitants.
« Le premier attentat a été perpétré par un enfant et les deux autres par des femmes », a indiqué pour sa part Dazzba Buba, un travailleur social qui a participé au traitement des victimes à l’hôpital de Chibok, dans le nord-est du Nigeria où le groupe islamiste Boko Haram a enlevé plus de 200 lycéennes en 2014.
Le mode opératoire rappelle celui de Boko Haram, qui vise régulièrement des lieux rassemblant des civils comme les marchés, les mosquées et les gares routières, ainsi que des barrages civils et militaires, les bombes étant actionnées à quelques minutes d’intervalle.
Quel bilan humain ?
« Dix personnes ont été tuées sur les lieux, une autre est décédée alors qu’elle était transportée à l’hôpital et deux autres, une femme et un enfant, ont succombé à leurs blessures alors qu’elles étaient soignées », a ajouté Dazzba Buba.
Trente autres personnes ont été blessées, dont 21 grièvement, alors que neuf ont pu quitter l’hôpital après avoir reçu des soins, a précisé Dazzba Buba. La plupart des victimes souffrent de brûlures et de fractures.
Quelles réactions après les attentats ?
Après ce triple attentat, c’est un sentiment de peur qui a gagné la ville. Selon Ayuba Chibok, les habitants se sont cloîtrés chez eux alors que d’autres ont fui la ville par peur d’autres explosions.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, en visite au Kenya, a condamné la « culture de l’intolérance, la haine et les idéologies extrémistes qui conduisent au terrorisme », sans toutefois s’exprimer directement sur Chibok.
Quels précédents à Chibok ?
La ville avait déjà été la cible du groupe jihadiste, qui avait attaqué une école de jeunes filles en avril 2014 et enlevé 276 d’entre elles, dont 219 restent prisonnières et sont apparues pour la dernière fois dans une vidéo diffusée en mai. Cet enlèvement de masse avait soulevé une vague d’indignation mondiale. En novembre 2014, Boko Haram avait pris pendant quelques jours le contrôle de la ville avant d’en être chassé par l’armée. Selon un décompte de l’AFP, plus de 1 650 personnes ont été tuées par Boko Haram depuis l’entrée en fonction du président Buhari en mai 2015.
afp