Conakry, 08 janvier 2016 -Sœur Francine vit à Guéckédou Centre, elleest membre de la congrégation des petites sœurs de Notre Dame de Guinée et exerce au dispensaire de la congrégation. Son rôle d’agent de santé l’a placée en première ligne de la lutte contre l’épidémie d’Ebola qui est apparue dans la préfecture du jour au lendemain et s’est propagée rapidement à travers le pays.
« Au début de la maladie, tout était confus. Certains parlaient de la fièvre Lassa, d’autres parlaient de choléra, beaucoup de personnespensaient qu’il s’agissait d’une maladie causée par de l’eau de forage polluée. Pour d’autres encore, c’était une punition divine ou unehistoire de démons. Il a été trèsdifficile pour la communauté d’accepter la réalité de la maladie à virus Ebola.
Une fois la réalité établie, nous avons dû surmonter de grands défis, le plus important étant l’instauration du lavage des mains par tous. Les agents de santé ont dû intégrer le port de gants systématique at à usage unique lors des consultations, ce qui n’était pas dans les habitudes. Nous étions exposés, nousavons manqué d’informations, et le fait que la maladie à virus Ebola présente des signes similaires à ceux du paludisme a compliqué la donne.
Avec tous les cas de décès enregistrés, la peur de la population et l’incertitude face à l’avenir, l’appui de l’UNICEF et des partenaires a été salutaire. Nous avons reçu de grandes quantités de kits d’hygiène et de médicaments essentiels ; beaucoup de mobilisateurs sociaux et d’agents communautaires ont été envoyés en renfort pour accentuer la sensibilisation et renforcer le suivi.
A présent, l’épidémie est enfin terminée et je suis heureuse de voir Guéckédou renaître après le passage de la maladie. Quand je vais au marché hebdomadaire du mercredi, je suis contente de voir les femmes se saluer, les cérémonies traditionnelles reprennent, la vie reprend son cours peu à peu. Nous devons à présent renforcer nos acquis et rester vigilants sur le respect de certaines mesures instaurées pendant l’épidémie ; cela nous permettra aussi de prévenir beaucoup d’autres maladies liées au manque d’hygiène. Je regrette que des familles aient rejeté leurs parents parce qu’ils ont été malades d’Ebola et je souhaite que plus personne ne soit stigmatisé dans nos communautés. Je souhaite aussi que nos structures sanitaires soient mieux équipées et que le personnel de santé soit formé pour faire face aux différentes épidémies. »
Par Mohamed Saidou Diallo, assistant en communication, UNICEF