Une mission du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Abdoul Aziz Wane, a effectué du 2 au 15 décembre, une visite à Conakry. Objectif, mener des discussions avec les autorités guinéennes sur la sixième et septième revues du programme appuyé par un accord dans le cadre de la Facilité élargie de Crédit (FEC).
Au terme de cette mission, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Diaré, a animé, le mardi 15 décembre, une conférence de presse avec les partenaires du FMI et de la Banque mondiale.
« Les autorités guinéennes et les services du FMI ont conclu un accord ad referendum sur un ensemble de politiques qui, soumises à l’approbation de la Direction générale et du Conseil d’administration du FMI, pourraient être appuyées par le septième décaissement sous l’accord de la FEC de 18,36 millions de DTS, soit environ 25,6 millions de dollars EU. Sur l’accord des mesures qui devraient être adoptées dans les prochaines semaines, la réunion du Conseil d’administration est prévue mi-mars 2016 », a indiqué Abdoul Aziz Wane, chef de la mission du FMI.
L’émissaire du FMI a reconnu que l’économie guinéenne a été affectée par deux chocs majeurs : l’arrivée dans le pays de l’épidémie d’Ebola et la baisse des prix des matières premières. Cette situation, selon lui, a conduit à une diminution de la production et des exportations d’or, des recettes en devises étrangères et des recettes publiques.
« Au-delà de l’impact de ces chocs, a-t-il ajouté, des déviations dans la politique économique ont accru les tensions macroéconomiques. Le déficit budgétaire a augmenté, sans assurance de financements adéquate, en raison de la mise en œuvre par le gouvernement d’un important programme d’investissements dans les secteurs de route, de l’électricité et de l’eau. L’accroissement soutenu des dépenses d’investissement a résulté en des pertes importantes de réserves internationales et en une augmentation de la prime entre le taux de change officiel et celui des bureaux de change. La plupart des critères de performance et des objectifs indicatifs de l’année 2015 au titre de l’arrangement FEC n’ont pas été atteints.»
Après cette situation alarmante, l’économie guinéenne pourrait faire un rebond. Selon M. Wane, la croissance pourrait rebondir à près de 4% en 2016. Une croissance qui reflète de l’activité soutenue dans les secteurs de l’agriculture, de la bauxite et de l’électricité.
Dans son intervention, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, a détaillé les principales articulations de la mission du FMI à Conakry : «Cette mission a trois principaux objectifs. Le premier, c’était de faire le point sur l’exécution du point du programme en 2015 et se mettre d’accord sur les principaux points à réaliser pour le budget ou pour la mise en œuvre du programme en 2015. Le second objectif c’était de partager avec les autorités et de s’accorder sur un projet de budget 2016. Le troisième objectif, qui est lié aux deux premiers, c’est de mettre en place ou de renforcer s’il faut, les politiques actuelles qui permettront à la BCRG de renforcer ses réserves internationales.»
En 2016, le gouvernement guinéen devra limiter le déficit budgétaire à un montant qui pourra être financé par des appuis budgétaires et des appuis projets extérieurs assurés. Il devra également limiter son recours au financement intérieur, tout en évitant le recours à tout arriéré de paiement.
BAH Alhassane