Dans les plaines de Monchon, une foudre a emporté brutalement la mère de la petite Kadiatou Bangoura. Comme à l’accoutumée en cette saison des pluies dans le Bagataye profond, ce sont les travaux champêtres qui battent le plein.
Mariama Camara, la trentaine accomplie, est allée seule repiquer du riz dans le champ de son mari. C’était le dimanche, 8 novembre dernier. Pendant qu’elle y est, une forte pluie suivie des grondements de tonnerre s’abat sur elle. Soudain, un éclair suivi d’un grondement assourdissant illumine le ciel. Le bruit est entendu jusque dans les villages environnants. L’irréparable vient d’être arrivé à l’insu de tout le monde. La foudre a frappé au passage Mariama Camara sans témoin en pleine activité de repiquage du riz. La victime qui allaitait sa fillette, la petite Kadiatou Bangoura, âgée d’un an et de quelques mois, s’en est allée brutalement arrachée à l’affection des siens.
Aujourd’hui orpheline de mère, la petite Kadiatou au regard perdu, est appelée malgré elle, à mener une nouvelle vie à laquelle ni elle, ni quelqu’un d’autre n’était préparé. C’est ainsi que le destin l’a voulu. Et comme la petite Kadiatou devait et doit continuer à vivre, sa charge est confiée à Mmes Soumah Marie Louise Bangoura et Yénika Bangoura, épouses de notre confrère Dinah Salifou Soumah à Conakry, qui mettent tout en œuvre pour que la petite ne sente pas le vide laissé par sa mère.
‘’Dur, dur d’être enfant’’. C’est un message d’un petit chanteur, Jordi qui, à travers cette chanson, interpelle l’humanité à veiller sur l’infantile. Autrement dit, l’enfance (période de la naissance à l’adolescence), est une étape difficile à traverser. Et la petite Kadiatou dont on fait cas, n’a jamais rêvé qu’elle allait se séparer un seul jour de sa mère. Mais Dieu en a voulu autrement.
Car, elle vit aujourd’hui sans elle. Quelle injustice de la part de la nature ! Puisqu’à voir cette mignonne pleurnicher, on a tout de suite de frisson, d’émotion, de la pitié. Oui, parce que cette fillette qui avait tout avec sa mère, ne bénéficie plus de cette chaleur maternelle. Et quand on sait que l’enfant, c’est la joie de vivre, l’on se demande comment venir à bout pour donner à la petite Kadiatou ce dont elle a vraiment besoin.
Toute une stratégie à adopter pour créer de nouvelles conditions de vie à cette fillette qui parfois refuse tout, s’acharne contre les tiers et devient agressive. Mais dès qu’elle a faim, Kadiatou ne tarde pas à réclamer son petit plat de riz bien garni.
Dames Marie Louise Bangoura et Yénika Bangoura, épouses de notre confrère, appuyée par leur tante, Safi Camara, ne se font pas de soucis quant à l’éducation de la petite Kadia. Comme toutes autres mères, elles s’investissent tant bien que mal à créer un espace vital et conforme à cette orpheline de mère. Un engagement qui réconforte plus d’un.
Pour mémoire, retenez que ce dimanche, 8 novembre à l’après midi, une forte pluie accompagnée de tonnerre et d’éclairs s’était abattue sur Monchon et environnants. Pendant ce temps, la jeune femme- Mariama Bangoura comme la plus part des femmes du village, repiquait le riz dans son champ.
Seule dans les parages, la pauvre dame exposée aux intempéries de la nature va être foudroyée par une décharge électrique, lui donnant la mort. Un coup fatal et irrésistible durement ressenti par les paisibles paysans de Monchon qui avaient également entendu la détonation.
Parmi eux, Abou N’Dôme Bangoura, l’époux de la victime qui, après avoir attendu quelques minutes sans voir sa femme, s’est rendu au lieu du travail de cette dernière. Il était presque 18 heures. Sur les lieux, c’est le corps de la femme que le mari aperçoit raide morte étalée tout le long de son corps entre deux sillons. Du coup, il fonda en larmes avant de lancer un cri de détresse qui retentit jusqu’au village.
Une triste nouvelle qui plongea tout le Bagataye dans une consternation totale quand on sait que cette femme avait la réputation d’obéissance conjugale. Et quand la mort frappe, l’on demeure sans recours.
Dame Mariama Camara fut inhumée lundi, 9 novembre à 10 heures au cimetière de Monchon laissant derrière elle, trois enfants dont la petite Kadiatou.
Qu’Allah le Tout Puissant accueille l’âme de Mariama Camara dans son paradis.
mediaguinee