Au moins sept personnes ont été tuées à Bangui dans des violences. Ces échauffourées ont éclaté après l’agression lundi 26 octobre de représentants d’une faction de l’ex-Séléka par des individus armés, a annoncé mardi le ministre centrafricain de la Sécurité, Dominique Saïd Panguindji.
« Le bilan provisoire est de 7 morts et un blessé dont le pronostic vital est aujourd’hui favorable », a déclaré le ministre à la radio d’État. Il a précisé que quatre membres de l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC, une des factions de l’ex-rébellion Séléka) avaient été tués lors d’une agression et que des représailles contre des chrétiens avaient fait trois autres morts.
La délégation, qui comprenait notamment Ahmat Nedjad (porte-parole), Mahamat Abdoulaye Garba (secrétaire général du bureau politique) et Youssoufa Hassan Bouba (deuxième coordinateur politique), a été attaquée mardi vers 10h (heure locale) près de l’aéroport international puis emmenée dans un lieu tenu secret.
L’agression de lundi a servi de « détonateur »
Selon le ministre, une délégation de l’UPC basée à Bambari était venue à Bangui pour participer à la concertation nationale avec les autorités de transition afin d’examiner de manière consensuelle et pacifique toutes les voies de sortie de crise. D’autres mouvements politiques, paramilitaire et de la société civile y participaient également.
Leur agression, a-t-il précisé, a « servi de détonateur et par la suite, de paisibles citoyens non musulmans qui se trouvaient dans le secteur du PK5 (quartier musulman et commerçant de Bangui) dans le cadre de leurs activités lucratives ont malheureusement été pris à partie et trois personnes ont été tuées », a ajouté le ministre.
Accalmie précaire mardi soir
Depuis, la situation reste très tendue dans la capitale. Mardi, les habitants de Lakouanga, un quartier voisin du PK5, ont barricadé les principales avenues menant au centre ville pour protester contre ces nouvelles violences. Des tirs sporadiques ont été entendus, et des pillages de boutiques et de domiciles ont eu lieu. Le calme était revenu en fin de journée, après le démantèlement des barricades par les forces internationales.
La capitale avait connu une flambée de violence fin septembre, quand des affrontements avaient fait 61 morts et plus de 300 blessés avant que les forces internationales (Casques bleus et soldats français) ne réussissent à rétablir le calme. Depuis, le niveau des violences a baissé mais de nombreux groupes armés continuent de sévir, entraînant un nouveau report des élections dont le premier tour était prévu le 18 octobre.