Fils et chargé de mission du président guinéen, Mohamed Alpha Condé ferait, à en croire Le Parisien et l’AFP, l’objet depuis la fin du mois de mai d’une enquête de police concernant le financement présumé de ses activités lors de ses passages à Paris.
Tout est parti d’une plainte déposée par un certain Grégory Mathieu (42 ans), étrange personnage de nationalité belge qui occupe la fonction de secrétaire général de la Fondation pour la gouvernance et la démocratie. Cet ex-porte-parole de l’ancien commissaire européen Alvaro Gil-Robles est aujourd’hui consultant pour l’agence de lobbying Dober Partners. Mathieu n’a jamais mis les pieds en Guinée. Sa fondation ne compte que trois membres : sa mère, son frère et lui. On comprend qu’il qualifie son initiative de « purement personnelle ».
Sa plainte vise, outre Mohamed Alpha Condé, les sociétés GBM France et United Mining Supply (UMS)
Par qui est-il financé ? Par, dit-il, de rares « donateurs privés dont [il] ne connaît parfois même pas le nom ». Sa spécialité ? Dézinguer, d’interview en colloque, la gouvernance et le bilan d’Alpha Condé. Sa plainte, que J.A. a pu consulter, vise, outre Mohamed Alpha Condé, les sociétés GBM France et United Mining Supply (UMS), cette dernière étant dirigée par un homme d’affaires d’origine libanaise nommé Fadi Wazni. L’une et l’autre sont accusées par le plaignant de « financer le train de vie extravagant » (sic) du fils Condé en échange de la préservation de leurs intérêts en Guinée.Vingt-quatre pièces ont été portées au dossier, parmi lesquelles une petite dizaine d’articles de presse datant de 2013 et 2014, des échanges de mails supposés, des factures de location d’une limousine ou d’un appartement parisien, et une réservation sur un vol intérieur brésilien, en 2013.
Dans la série « haro (préélectoral) sur Condé », Mathieu a reçu le renfort de deux mystérieux think tanks, l’un ghanéen (Imani), l’autre nigérian (Ippa), promoteurs d’une campagne sur internet intitulée « Shades Of Condé », mais aussi de l’agence de communication digitale française JIN, que dirige Édouard Fillias, ancien président du microparti centriste Alternative libérale. Ces officines transfèrent à la presse française des liens ou des tribunes hostiles au régime pour le compte d’un client pour l’instant inconnu. La perspective d’une réélection du président sortant contrarie il est vrai quelques féroces appétits.
JA