Cent onze cadavres ont été récupérés et des dizaines de personnes sont encore portées disparues après le naufrage jeudi de leur bateau au large de la Libye, selon un nouveau bilan fourni samedi par le Croissant rouge libyen.
L’embarcation qui a tangué avant de se remplir d’eau et de se disloquer au large de la ville de Zouara, à près de 160 km à l’ouest de Tripoli, transportait environ 400 migrants, venus la plupart d’Afrique avec l’espoir de rejoindre les côtes italiennes.
Selon le porte-parole du Croissant rouge libyen, Mohammed al-Masrati, le nombre de personnes sauvées n’a pas changé, et reste à 198. « Jusqu’à présent, 111 cadavres ont été repêchés, et des dizaines de personnes sont toujours portées disparues », a déclaré à l’AFP Mohammed Masrati, en affirmant que le bateau transportait quelque 400 migrants. Un précédent bilan faisait état de 76 morts.
La veille, le chef des opérations de secours, Seddik Said, a cité des survivants selon lesquels il y avait environ 400 personnes sur le bateau. Il a ajouté qu’une autre petite embarcation avait fait naufrage mercredi avec environ 60 personnes à bord. « C’est difficile d’avoir les chiffres exacts, même celui des morts. On peut seulement fournir le nombre de personnes que nous avons retrouvées mortes ». Seddik Said a ajouté que « des dizaines de personnes meurent au large de cette plage chaque semaine ».
A Genève, le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) avait dit vendredi craindre un bilan plus lourd car 200 personnes seraient encore portées disparues après le naufrage de cette embarcation et celui d’un autre bateau dans le même secteur.
Sur les 1 770 km de côtes libyennes, les départs de migrants n’ont cessé de s’intensifier depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, qui a entraîné le chaos dans le pays. Minée par les violences, la Libye compte deux gouvernements rivaux, une situation qui facilite le travail des passeurs.
La Libye n’est située qu’à un peu plus de 300 km de l’île italienne de Lampedusa que des centaines de migrants venus d’Afrique, de Syrie ou d’autres zones de conflit tentent chaque semaine d’atteindre. Plus de 300 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et plus de 2 500 personnes sont mortes en mer après avoir tenté de rallier l’Europe, selon le HCR.
AFP