La menace terroriste, initialement localisée dans les pays sahéliens, commence à s’étendre vers les pays du Golfe de Guinée et notamment en Côte d’Ivoire.
L’Allemagne a alloué plus de 4 millions d’euros pour financer un projet portant sur la prévention de l’extrémisme violent et la résilience socio-économique des communautés dans les zones frontalières du Nord de la Côte d’Ivoire, où des groupes djihadistes ont perpétré des attaques terroristes et cherchent à rallier des jeunes ivoiriens. Ce financement a fait l’objet d’un mémorandum d’entente signé à Abidjan (Sud-est) par un représentant de l’ambassade allemande, le gouvernement ivoirien et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a indiqué cette agence onusienne spécialisée, impliquée dans la mise en œuvre du projet.
D’une durée de trois ans, ce projet sera déployé dans cinq régions au Nord de la Côte d’Ivoire, à savoir : Bounkani, Tchologo, Poro, Bagoué, Kabadougou et Folon. « L’Allemagne reste à côté de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme. L’emploi, l’inclusion des femmes, des jeunes, des groupes marginalisés et le dialogue pour résoudre les conflits locaux seront au cœur du projet, signé le lendemain de l’anniversaire des attaques (terroristes, ndlr) de Grand Bassam (Sud) », a-t-on lu sur la page Facebook de l’ambassade allemande.
« La montée de l’extrémisme violent et les effets dévastateurs des groupes qui adoptent des idéologies violentes réduisent non seulement à néant les avancées en matière de développement, mais risquent de freiner également les perspectives de développement pour les décennies à venir. La menace est donc bien réelle et c’est maintenant qu’il faut agir », a, pour sa part, déclaré Carol Flore-Smereczniak, la Représentante résidente du PNUD en Côte d’Ivoire. Les frontières Nord de la Côte d’Ivoire sont partagées avec le Mali et le Burkina Faso, deux pays touchés de plein fouet par le terrorisme.
Présence croissante de l’extrémisme violent dans le Nord de la Côte d’Ivoire
e Après une première attaque terroriste meurtrière, perpétrée en 2016 à Grand Bassam, plusieurs soldats ivoiriens ont été tués dans d’autres attaques en 2020 et 2021 au Nord de la Côte d’Ivoire. Le 21 février, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, a annoncé que « l’environnement sécuritaire dans la région sahélo-saharienne est caractérisé par la menace terroriste avec des actes d’extrémisme violents, initialement localisés dans les pays sahéliens, qui commencent à s’étendre vers les pays du Golfe de Guinée et notamment en Côte d’Ivoire, comme en témoignent les attaques terroristes à Grand-Bassam, en mars 2016, et celles plus récentes à Kafolo (Nord) en juin 2020 et mars 2021 ».
« Ces incidents illustrent la présence croissante d’un extrémisme violent dans le Nord de la Côte d’Ivoire et témoignent d’une stratégie d’expansion de l’influence des groupes djihadistes au-delà de leurs bastions dans des États sahéliens enclavés comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger jusqu’aux États côtiers d’Afrique de l’Ouest », selon l’organisation Global Initiative against Transnational Organized Crime.