Trois soldats de la paix de l’ONU ont été tués et huit autres blessés lors d’une attaque dans le nord du Mali. La Mission des Nations Unies pour la stabilisation intégrée multidimensionnelle au Mali (MINUSMA) a déclaré qu’une attaque au mortier avait visé leur camp jeudi dans la ville de Kidal laissant cinq de leurs membres blessés. « Peu de temps après, des soldats à l’extérieur du camp ont été attaqués. Trois soldats de la paix ont été tués et trois autres blessés », selon un rapport de la MINUSMA.
Selon le même rapport, les attaques contre les casques bleus sont des crimes de guerre et tous les acteurs concernés seront tenus responsables. « Il ne peut y avoir aucun obstacle à sa détermination à continuer de soutenir le processus de paix en cours et la protection de la population », a souligné la mission.
« La Minusma condamne dans les termes les plus vigoureux ces attaques lâches et abjectes contre son personnel et la mise en danger de la population civile. Elle exhorte les parties présentes à Kidal à assumer leur pleine responsabilité pour identifier les responsables afin d’assurer leur traduction devant la justice », ajoute le texte.
Selon un communiqué des autorités guinéennes, les militaires onusiens décédés étaient de nationalité guinéenne, et relevaient du bataillon Gangan déployé au nord du Mali.
L’attaque, comme la plupart de celles perpétrées au Mali ces derniers mois, a été revendiquée par une nouvelle alliance entre jihadistes du Sahel liés à Al-Qaïda, dirigée par le chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly. Plusieurs groupes terroristes sont actifs dans le nord du Mali, où les forces de maintien de la paix françaises, maliennes et de l’ONU mènent des opérations de lutte contre le terrorisme.
Des tensions ont éclaté au Mali en 2012 suite à un coup d’État manqué et à une rébellion touareg qui a finalement permis aux groupes militants liés à Al-Qaïda de prendre le contrôle de la moitié nord du pays. En 2015, un accord de paix a été signé entre le gouvernement et certains groupes insurgés. Mais les conflits politiques et communautaires ont perduré, alimentant ainsi les tensions dans le nord du Mali, ce qui nuit à la mise en œuvre de l’accord de paix.
Déployée au Mali en juillet 2013, la MINUSMA a pour mission de maintenir la paix et la stabilité.