De nos jours, le sexe est partout, dans la rue, à la télé, dans les magazines, mais il est malvenu d’en parler. Au Sénégal, les considérations charnelles ont pris une place prépondérante dans la vie des individus. Hommes et femmes se fréquentent, couchent ensemble et entretiennent des relations sans tabous, mais toujours sous le socle du non-dit. En effet, les jeunes refusent à présent d’attendre le mariage, qui se fait de plus en plus difficile, vu les conditions économiques, et la hausse du coût de la vie, et veulent des solutions pour pouvoir jouir d’une vie sexuelle épanouie, avant qu’il ne soit trop tard.
La virginité a toujours été un attribut important dans l’ensemble des ethnies sénégalaises. Dans les sociétés patriarcales traditionnelles, après la nuit de noces, on tend le drap nuptial à la fenêtre pour montrer d’une part que le mariage est « consommé », d’autre part et par-dessus-tout que la mariée était vierge. Il faut que le drap soit rouge, ce qui vient attester de la virginité de la nouvelle mariée. Il y va de l’honneur de la femme qui ne doit aucunement perdre la face. Le « laabaan » est une coutume qui veut que la femme vierge soit magnifiée à travers la célébration de son abstinence. Il était organisé à l’honneur de jeunes filles qui s’apprêtaient à rejoindre le domicile conjugal. «En marge de la nuit nuptiale, les tantes paternelles préparaient la jeune mariée en perspective de cette épreuve fatidique où l’honneur de toute une famille est mis en jeu », estime une griotte.
Cependant, elle est Tombée en désuétude suite à la libération des mœurs, de nos jours. Certains diront que les hommes sont plus tolérants d’une femme émancipée et libérée sexuellement. Alors pour d’autres, c’est le résultat d’une société d’apparence, qui est en pleine perte de repères, où le « corporel » passe désormais avant le « spirituel » et où la crainte de la « honte communautaire » prédomine sur celle des règles morales établies, « l’intégrité de l’hymen » devient alors moins importante aux yeux de certains.
Du point de vue religieux, La chasteté est la pureté sexuelle et exige la pureté morale en pensées, en paroles et en actions. Les relations sexuelles sont ordonnées de Dieu pour la procréation et pour l’expression de l’amour entre le mari et la femme. Dieu a commandé que les relations sexuelles soient réservées au mariage. Lorsque nous sommes purs sexuellement, nous nous qualifions pour avoir la compagnie du Saint-Esprit et nous sommes protégés des dommages émotionnels et spirituels du péché sexuel. Pour l’Islam, la vraie virginité n’est nullement distinguée de la chasteté et il convient de souligner le fait qu’elle concerne autant les garçons que les filles. C’est aussi pour cette raison qu’il est préférable de mettre l’accent sur la chasteté plutôt que sur la virginité.
Et pourtant, la tradition africaine fait de la virginité une qualité requise et recherchée avant le mariage, dans la mesure où celle-ci représente le symbole apparent de sa chasteté, qui est une valeur souhaitée en société.
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